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Confinement : que faire si je suis témoin de violences conjugales ?

Pour certain(e)s, les quatre murs du domicile ne sont pas une protection mais une prison. Les violences faites aux femmes ont augmenté de 32 % en zone gendarmerie et 36 % dans la zone de la préfecture de Paris depuis le début du confinement, selon le ministère de l’Intérieur. Si j’en suis témoin, que dois-je faire ?

Temps de lecture: 3 min

Les associations le craignaient et les chiffres le confirment  : le confinement favorise le passage à l’acte dans le cas des violences faites aux femmes. Conjoint et victimes se retrouvent en effet coincés au domicile, sans possibilité de sortir ou d’appeler à l’aide, ce qui conduit parfois à des situations dramatiques.

Appeler la police

En tant que voisin, vous pouvez aider. Pour l’antenne lilloise de l’association Solfa, qui accompagne et héberge les femmes victimes de violences conjugales, « on a tous un rôle à jouer, et encore plus aujourd’hui avec le confinement ». Elle conseille surtout d’appeler la police (17) et ce « dès les premiers cris. Les policiers prennent note de l’appel et cela pourra servir à la victime si son conjoint récidive par la suite ».

« On a tous un rôle à jouer, et encore plus aujourd’hui »

Est-ce que la police ou la gendarmerie se déplacent systématiquement  ? « Normalement ils ont la consigne d’intervenir systématiquement. » Les forces de l’ordre ont été particulièrement sensibilisées puisque le gouvernement a lancé un plan d’action.

Sur internet

Si vous ne vous sentez pas d’appeler pour diverses raisons, vous pouvez toujours signaler ces cas de violences sur internet : cela se passe sur le site du ministère de l’Intérieur mais également sur une nouvelle adresse créée pour tous les types de violences, arretonslesviolences.gouv.fr, ou encore stop-violences-femmes.gouv.fr.

« Avec le confinement, nous sommes obligés de nous adapter », souligne l’association Solfa de Lille. La lutte prend également une nouvelle forme avec l’installation, par exemple, de lieux d’écoute et de prise en charge dans les centres commerciaux, comme à Villeneuve-d’Ascq, ou les pharmacies.

Réagir c’est déjà agir

« En tant que voisin, vous pouvez montrer à la victime que vous êtes là, qu’elle peut venir vous voir si elle en a besoin, un jour. » Vous pouvez lui laisser vos coordonnées (téléphone, mail) et lui proposer de rédiger un témoignage dans lequel vous relatez de ce que vous avez vu ou entendu.

Quelques bons réflexes cités par le secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations :

– Ne pas remettre en cause le récit de la victime, ni chercher à atténuer la responsabilité de l’agresseur.

– Soutenir la victime après les faits : demander si elle va bien, exprimer sa solidarité, donner ses coordonnées…

– Respecter sa volonté et ne pas prendre de décision à sa place.

Un statut encadré par la loi

En tant que témoin, la loi vous protège si votre si votre intervention était justifiée par l’urgence, sauf si les moyens employés ont été disproportionnés. A contrario, vous pouvez être puni pour n’être pas intervenu alors que la victime était en danger.

Les numéros utiles

Pour les victimes : l’envoi d’un SMS au 114 permet l’intervention des forces de l’ordre, le 39-19 est le numéro d’écoute national, mais ce n’est pas un numéro d’urgence.

Numéro d’urgence : le 17, la police.

La Solfa maintient son accueil à Lille : les contacter au 07 68 00 52 41.

Existe aussi l’application pour smartphone App-Elles.

Pour les auteurs de violences, il existe «Ne frappez pas»  : 08 019 019 11

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